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CE QUI SE PASSE DANS LE MONDE



Le « fait du mois » qui a le plus occupé l’opinion publique, c’est le mariage du roi d’Espagne et l’attentat qui l’a suivi. Vous en avez lu dans les journaux quantité de détails authentiques ou bien inventés, accompagnés des réflexions de toute sorte que peuvent provoquer de tels événements. Nous n’y voulons rien ajouter. D’ailleurs ces événements, joyeux ou douloureux, pour avoir été les plus « passionnants », n’ont pas été, par leurs conséquences, les plus importants. D’autres actes ont passé plus inaperçus qui seront suivis, sans doute, d’effets plus durables. Nous citerons en particulier l’intéressant, mais encore obscur, travail des chancelleries russe, anglaise et française en faveur d’un rapprochement anglo-russe. Ce serait vraiment un beau succès pour les pacifistes — nous entendons bien entendu laisser à ce mot son vrai sens, à l’opposé de certains marchands d’idées subversives qui l’ont voulu dénaturer — qu’une réconciliation formelle de l’Éléphant et de la Baleine dont les rivalités constituaient jusqu’alors une perpétuelle menace pour la tranquillité du monde. Voilà qui est capital. Le reste importe moins. Il convient d’en retenir, pourtant, les pénibles débuts de la Douma en lutte avec la bureaucratie russe agonisante ; l’assemblée des évêques de France ; le voyage de l’Empereur Guillaume à Vienne ; l’inauguration du tunnel du Simplon, etc… Vous en connaissez les détails. Aussi bien la Revue pour les Français vise beaucoup moins à informer qu’à instruire ses lecteurs. Elle laisse à ses confrères quotidiens la tâche — souvent ingrate — d’annoncer les nouvelles et se contente d’en reproduire, en les commentant, celles d’où l’on peut tirer d’utiles leçons, de bons exemples, ou de curieuses observations.

Entre voisins.

L’Espagne et la France, nations sœurs, entretiennent des relations amicales dont la cordialité s’est particulièrement affirmée depuis l’avènement d’Alphonse xiii. Nous ne pouvons que nous en réjouir, éprouvant pour ce jeune souverain la sympathie la