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REVUE POUR LES FRANÇAIS

losophe grec d’Alexandrie et Paul de Samosate, l’archevêque d’Antioche, premier adepte de l’hérésie que prêcherait plus tard Nestorius. La vie sociale de Palmyre ne fut pas moins homogène que sa vie religieuse. Rien n’indique que ni la civilisation grecque ni la civilisation romaine y aient jamais dominé. Il y eut sans doute des gymnases et des thermes mais ce n’est pas là que se concentra l’activité mondaine de la ville restée très asiatique par l’espèce de flânerie nonchalante à laquelle, leurs affaires expédiées, s’adonnaient ses habitants.

Par tous ces motifs, Palmyre tient une place unique dans l’histoire et ses destins sont faits pour surprendre. Sortie d’un sol aride et inhospitalier par la volonté de Salomon, conduite à sa perte par la folle ambition d’une femme pourtant éminente et dont nul ne menaçait la puissance, on s’étonne que quatorze siècles aient pu s’écouler entre ces deux événements, — quatorze siècles d’une existence dorée mais imprécise, seize mille huit cents semaines écoulées au son des écus d’or roulant sur les dalles de marbre rose.


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LE CHERCHEUR D’OR



Il a surgi, ces temps-ci, le soleil aidant, beaucoup de théâtres en plein air ; sans parler de celui du Pré Catelan où les danseuses du roi Sisowath ont étalé leurs grâces, il y a eu de jolies représentations au « Théâtre de la Nature » à Champigny et au Théâtre gallo-romain de la forêt de Compiègne. Mais c’est toujours Bussang qui demeure la métropole de ces fêtes dramatiques. Le « Théâtre du Peuple » que M. Maurice Pottecher y a créé est devenu l’une des institutions les plus florissantes du pays vosgien. On n’y joue que de l’inédit, des pièces composées en vue d’un cadre et d’un public populaires. Ces représentations dans lesquelles M. Pottecher dépense un talent de grande envergure, attirent chaque année à Bussang des foules compactes. La réunion du 5 août dernier avait en plus l’attrait de répondre aux vœux émis ce printemps par la conférence de la Comédie-Française ; les lettres, les arts et les sports y unissaient leur effort fécond. Une course automobile d’un