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CE QUI SE PASSE DANS LE MONDE

permanente ; 3o l’augmentation de la part contributive des colonies à la défense impériale. Il est intéressant d’examiner les conditions dans lesquelles ces questions se posent. On sait qu’elles constituent dans l’esprit des impérialistes purs un premier pas décisif vers une fédération — au propre sens du terme — de l’Angleterre et de ses colonies autonomes. L’Imperial Federation League est l’instrument de leur propagande à laquelle M. J. Chamberlain consacra de si bruyants eflorts.

À vrai dire les conférences intercoloniales qui se sont tenues en 1887, 1897 et 1901 n’ont entraîné aucun résultat positif satisfaisant pour les impérialistes. Elles ont certes créé un lien impérial, un sentiment de communauté entre les différentes parties de l’empire, mais ce lien moral ne semble pas devoir l’emporter sur leurs divergences d’intérêt. « Marchons d’accord quand nos avantages sont communs, semblent dire toutes les colonies, mais sachons réserver nos avantages particuliers. » Au fond, ce raisonnement apparaît comme le plus rationnel. Les liens ainsi créées seront solides ; ceux qu’on établirait arbitrairement et artificiellement craqueraient au premier choc. Aux élections métropolitaines de 1906, l’opinion publique anglaise s’est rangée à cet avis : l’opinion coloniale le partage. Voilà pourquoi nous supposons que la conférence actuelle n’entraînera pas de sérieux changements.

Tous législateurs.

On connaît les importantes prérogatives accordées par la Constitution suisse à l’action populaire. En matière constitutionnelle le peuple a un droit d’initiative : 50.000 électeurs peuvent proposer un amendement aux lois ; les Chambres le discutent et doivent soumettre leur décision, favorable ou contraire, aux suffrages de tous les citoyens. En matière législative, le peuple a un droit de sanction : 30.000 électeurs ont la faculté d’exiger le référendum, sur toute loi ou tout règlement fédéral de portée générale, dans les quatre-vingt-dix jours qui suivent son vote et sa publication. Ce droit de sanction semble aujourd’hui insuffisant à un grand nombre de personnes : elles réclament l’extension à toutes les lois du droit d’initiative accordé aux citoyens suisses à propos des seules lois constitutionnelles.

Interprétant ce sentiment, les cantons de Zurich et de Soleure