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Page:Revue pour les français, T2, 1907.djvu/321

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L’IMPÔT GLOBAL DANS L’ANTIQUITÉ

Le cens requit était au début de onze mille as et dans la première moitié du second siècle il ne fut plus que de quatre mille as et tomba même à 1.500. Ainsi loin de s’élever avec le temps comme il arrive d’ordinaire le niveau à Rome s’abaissa graduellement. Rien ne rappelle mieux l’énorme différence qui sépare la démocratie athénienne de la république romaine. En réalité, les idées démagogiques qui furent à bien des reprises si puissantes en Grèce ne triomphèrent que rarement et momentanément à Rome. Dans l’ensemble il est très intéressant d’étudier le fonctionnement des services financiers de l’antiquité parce que nous nous apercevons que, toutes proportions gardées, les mêmes problèmes qui surgirent alors et les mêmes solutions qui furent adoptées ou écartées se représentent devant les sociétés modernes. Les conséquences qui en résultèrent autrefois doivent être aujourd’hui l’objet d’un examen attentif si l’on veut éviter de retomber dans des errements similaires.


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L’ACHILLEÏON DE CORFOU



Il vient d’être fait un sort à la villa fameuse qu’avait construite à Corfou la fantaisie de l’impératrice Élisabeth d’Autriche. C’est un sort impérial puisque, parait-il, Guillaume ii s’en est rendu acquéreur. On conçoit que la situation l’ait tenté au double point de vue esthétique et politique. Politique, car l’empereur d’Allemague aura là un poste en pleine Adriatique, tout voisin de cette Méditerranée il rêve de voir plus tard ses flottes de guerre et de commerce exercer une puissante action et jouer un rôle prépondérant : esthétique, car nul panorama n’est plus admirable que celui dont on jouit de la terrasse de l’Achilleion. La côte d’Albanie à l’horizon, plus proche la ville de Corfou avec sa pittoresque citadelle et le château du roi Georges avec ses jardins féeriques ; sur la gauche, les campagnes semées de bois d’oliviers et bordées de collines élégantes ; à droite, la mer qui soupire sur une grève douce, tout cela compose un ensemble dont l’harmonie et la grandeur sont indicibles.