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BRAMANTE

reuse de célébrer les gloires de l’Église. Autour des statues des papes, des séries de bas-reliefs disent les principaux actes de leur pontificat. L’œuvre, par sa richesse, indique que les jours d’épreuve sont terminés ; elle inaugure la joie et les triomphes du xviie siècle.

L’architecture de la Contre-Réforme, qui donna des résultats très satisfaisants pour les intérieurs, réussit moins bien, on peut même dire qu’elle échoua, pour les façades. Avec les formes de la Renaissance il était difficile de réaliser le problème de la façade des églises chrétiennes. La vraie logique du style de la Renaissance avait été d’aboutir pour les façades d’églises au portique grec, et c’est ce que Michel-Ange projeta pour sa façade de Saint-Pierre. Mais cela n’était pas chrétien, ce n’était expressif d’aucune pensée religieuse. On dut chercher autre chose, on tâtonna ; en conservant la colonne et les pilastres, la corniche et les frontons, on essaya d’en modifier les formes : on superposa les ordres pour pouvoir donner à la façade des lignes plus hautes, pour grandir l’édifice et retrouver ce caractère de solennité que l’art du moyen âge avait si bien su réaliser.

La façade de San Spirito, construite par Antonio da San Gallo[1], dérive de celles de Sainte-Marie du Peuple et de Saint-Augustin ; elle est le point de départ d’une forme très simple, mais très logique, qui fut reprise et très bien développée par Giacomo della Porta dans les façades du

  1. Voir dans l’Arte (fasc. 6, 1912 et fasc. 1 et 2, 1913) une étude de M. Giovannoni sur les Chiese della seconda metà del cinquecento in Roma.