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BRAMANTE

décoration est l’œuvre du lombard Giulio Mazzoni.

La villa Médicis, construite pour le cardinal Ricci da Montepulciano, est, elle aussi, un bijou digne des maîtres du début du siècle. Comme au palais Spada, c’est le principe du décor sculpté qui prédomine, avec cette particularité que l’on emploie des bas-reliefs antiques encastrés dans les murs, et c’est bien là un des témoignages les plus intéressants de l’amour de cet âge pour tout ce qui rappelait l’antiquité. Mais à côté de ce placage, à côté de cette accumulation de bas-reliefs qui couvrent tous les murs, il y a dans la façade de cette villa quelque chose de plus architectural, le portique, qui est peut-être la plus belle entrée de palais qu’il y ait à Rome (Pl. 12). C’est une grande ouverture divisée par deux groupes de colonnes accouplées, avec cette disposition, qui date de la chapelle Pazzi de Brunelleschi et qui fut si souvent employée au xvie siècle, notamment dans l’école de Bramante, d’une haute baie centrale en plein cintre accostée de deux ouvertures architravées. Une tradition vague veut que Michel-Ange ait été pour quelque chose dans cette façade, et vraiment, en raison de son exceptionnelle beauté, en raison aussi de son analogie avec les palais du Capitole, soit par la puissance de la conception, soit par le style des chapiteaux et la forme des perrons, soit surtout par la disposition du portique, semblable à celui de la façade intérieure du palais des Conservateurs au Capitole, cette attribution me paraît devoir être maintenue.

C’est encore un cardinal, Hippolyte d’Este, qui, au