Page:Ribot - La vie inconsciente et les mouvements, 1914.djvu/128

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psychologie des mouvements, de l’action. On dit avec raison : pas d’intelligence sans sensibilité, pas de sensibilité sans mouvement. Ce dernier est la marque universelle de la vie et le fond de notre sujet. Toutefois, pour la commodité de l’exposition, nous pouvons établir une division artificielle entre l’activité motrice pure d’une part et l’activité intellectuelle d’autre part, entre l’agir et le connaître, pour étudier la disposition au moindre effort sous ces deux formes.

I. — Commençons par l’affaiblissement de l’effort sous la forme purement motrice, à tous les degrés (vie organique, besoins, instincts, tendances supérieures, volonté).

L’état désigné sous les noms d’apathie et d’inertie[1] est la manifestation la plus complète de la tendance au moindre effort. Ceux qui se sont occupés des tempéraments et des caractères ont souvent décrit le type lymphatique ou flegmatique ; qu’il suffise d’en rappeler les principaux traits.

Physiquement, il y a ralentissement des fonctions qui sont amorties par la prédominance du

  1. Inertie est pris ici, non au sens du physicien, mais pour désigner une répugnance extrême à toute activité.