Page:Ribot - La vie inconsciente et les mouvements, 1914.djvu/18

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Cette conclusion diffère peu des types schématiques que je propose :

1oIl y a d’abord les images motrices pures. J’appelle ainsi celles qui sont dépouillées totalement ou à peu près de tout élément accessoire venant des sens spéciaux. C’est dans les rêves qu’elles apparaissent le plus nettement : on croit marcher, courir, nager, voler, manier un outil, se livrer à quelque sport, etc. Elles se rencontrent aussi dans la vie journalière (Ex. : assis chez soi, on croit ressentir le roulis d’une traversée en mer). Elles sont moins nettes, moins isolées, parce que les sens spéciaux ne sont pas endormis. Comme toutes les images, elles sont sujettes, dans leur reviviscence, à des déformations et des lacunes. Il semble pourtant qu’elles subissent moins que les autres ce travail d’érosion qui se produit avec le temps, peut-être parce qu’elles sont moins complexes.

Comme la représentation d’un mouvement est

    un tableau ou un papier, les yeux fermés, des lignes ou marquer deux points distants l’un de l’autre ; puis après un temps variable, essayer de reproduire exactement ces longueurs ou ces distances ; 2o Pour la direction, il suit un procédé analogue en l’appliquant à des angles aigus, obtus, etc.

    Dans ces expériences, il faut aussi tenir compte d’un facteur : le temps, comme guide et comme moyen de contrôle.