Page:Ribot - La vie inconsciente et les mouvements, 1914.djvu/28

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peu vive, s’accompagne d’une ébauche de mouvements ressentis. Stricker et d’autres en rapportent divers exemples.

Le sens de l’ouïe dont la valeur intellectuelle n’est pas inférieure à celle de la vue, paraît, au premier abord assez dénué quant aux mouvements. Chez l’homme, l’oreille externe n’est pas appropriée aux actions motrices qui pour beaucoup d’espèces animales sont un auxiliaire de l’audition. Comme nous l’avons dit plus haut, c’est l’oreille interne (canaux demi-circulaires, ampoules) qui est kinesthétique. Mais ceci demande à être complété. À l’encontre de la théorie de Helmholtz et pour en combler les lacunes, des physiologistes contemporains, principalement Bonnier[1], soutiennent que « l’audition ne se rattache pas à un processus moléculaire, à la répétition des ébranlements de l’air, mais à un processus molaire (de masse), à un mouvement des organes auriculaires suivi d’une excitation du nerf auditif ». La perception sonore est attribuée à un va-et-vient de milieux suc-

  1. Bonnier, L’Audition ; Kostyleff, loc. cit.