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phale, ils sont vides de conscience ou tout au moins de connaissance[1]. Plus tard, avec le développement des centres supérieurs de l’écorce corticale, l’organisation du système moteur sera achevée.

Mais un fait plus important pour la psychologie et pour notre sujet en particulier, c’est la diffusion ou généralisation des mouvements. W. James[2] n’hésite pas à écrire : « Si l’on veut bien ne pas tenir compte des exceptions possibles, on peut formuler cette loi : “Tout fait de conscience détermine un mouvement et ce mouvement irradie dans tout le corps et dans chacune de ses parties. Une explosion nous fait tressaillir des pieds à la tête. La moindre sensation nous donne une secousse identique quoique invisible : si nous ne la sentons pas toujours, cela tient à ce qu’elle est trop fine ou que notre sensibilité ne l’est pas assez.” »

  1. Il convient de faire remarquer que l’activité motrice n’est pas synonyme de « mouvement » au sens usuel de ce mot. Pour un état d’immobilité, on peut dépenser autant d’énergie que pour un mouvement dans l’espace, ex. : tenir le bras étendu et rigide ; la position droite de la tête maintenue par la contraction continue des muscles du cou, etc. Ceci dit en passant pour rappeler l’ubiquité des mouvements ; ils forment la trame sur laquelle la conscience dessine ses broderies.
  2. Principles of Psychology, ch. 23.