Page:Ribot - Les Maladies de la volonté.djvu/19

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nement essentiel, tout devient clair, et les difficultés factices disparaissent.

Ceci admis, nous pouvons classer grossièrement les idées en trois groupes, suivant que leur tendance à se transformer en acte est forte, modérée, ou faible, et même, en un certain sens, nulle.

1o Le premier groupe comprend les états intellectuels, extrêmement intenses (les idées fixes peuvent servir de type). Ils passent à l’acte avec une fatalité, une rapidité presque égales à celles des réflexes. Ce sont les idées « qui nous touchent ». L’ancienne psychologie, affirmant un fait d’expérience vulgaire, disait dans son langage que l’intelligence n’agit sur la volonté que par l’intermédiaire de la sensibilité. En laissant de côté ces entités, cela signifie que l’état nerveux qui correspond à une idée se traduit d’autant mieux en mouvement, qu’il est accompagné de ces autres états nerveux (quels qu’ils soient) qui correspondent à des sentiments. Cette traduction faite, on comprend pourquoi, dans le cas actuel, nous sommes si près de la phase précédente, pourquoi l’action nerveuse est plus énergique, agit sur plus d’éléments.

La plupart des passions, dès qu’elles dépassent le niveau du pur appétit, rentrent dans ce groupe comme principes d’action. Toute la différence n’est qu’en degré, suivant que, dans le com-