Page:Ribot - Les Maladies de la volonté.djvu/191

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ple faiblesse de la volonté à peine morbide, si fréquente pourtant chez les gens qui disent vouloir et n’agissent pas. C’est que l’organisme individuel, source d’où tout sort, avait deux effets à produire et n’en produit qu’un : l’état de conscience, le choix, l’affirmation ; mais les tendances motrices sont trop faibles pour se traduire en actes. Il y a coordination suffisante et impulsion insuffisante. Dans les actes irrésistibles au contraire, c’est l’impulsion qui s’exagère et la coordination qui s’affaiblit ou disparaît.

Nous devons ainsi à la pathologie deux résultats principaux : — l’un que le « je veux » est en lui-même dénué de toute efficacité pour faire agir ; — l’autre que la volonté chez l’homme raisonnable est une coordination extrêmement complexe et instable, fragile par sa supériorité même, parce qu’elle est « la force de l’ordre le plus élevé que la nature ait encore produite, la dernière efflorescence consommée de toutes ses œuvres merveilleuses[1] ».

FIN
  1. Maudsley, Physiologie de l’esprit, trad. Herzen, p. 429.