Page:Ribot - Les Maladies de la volonté.djvu/26

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les cas où le cerveau ne peut jouer un rôle, les excitations ne trouvant plus qu’une seule voie ouverte, il en résulte une sorte d’accumulation dont l’effet est une excitabilité réflexe exagérée.

Dans ces derniers temps, Ferrier[1], se plaçant à un point de vue dont l’importance psychologique est évidente, a admis dans les lobes frontaux l’existence de centres modérateurs qui seraient le facteur essentiel de l’attention.

Sans entrer dans plus de détails, on voit que, pour expliquer le mécanisme de l’inhibition, il n’y a aucune doctrine claire et universellement acceptée comme pour les réflexes. Les uns admettent que l’arrêt vient de deux tendances contraires qui s’entravent ou s’annihilent. D’autres admettent des centres d’arrêt (et même des nerfs d’arrêt) capables de supprimer une action transmise, au lieu de la renforcer. Il y a encore plusieurs hypothèses qu’il est inutile de mentionner[2]. Dans cet état d’ignorance, examinons la question de notre mieux.

Dans tout arrêt volontaire, il y a deux choses à considérer : le mécanisme qui le produit, — nous venons d’en parler ; l’état de conscience qui l’accompagne, — nous allons en parler.

D’abord, il y a des cas où l’arrêt n’a pas

  1. Ferrier, Les fonctions du cerveau, p. 103, 104.
  2. Voir Wundt, Mechanik der Nerven ; Leves, Physical Basis of Mind, p. 300-301.