produit, dans la mesure du possible, un être réduit à l’intelligence pure.
D’où vient cette impuissance de la volonté ? Ici commencent les inductions. Il n’y a que deux hypothèses possibles sur sa cause immédiate : elle consiste en un affaiblissement ou bien des centres moteurs[1] ou bien des incitations qu’ils reçoivent.
Esquirol nous a conservé la réponse remarquable que lui fit un malade après sa guérison. « Ce manque d’activité venait de ce que mes sensations étaient trop faibles pour exercer une influence sur ma volonté. » Le même auteur a aussi noté le changement profond que ces malades éprouvent dans le sentiment général de la vie. « Mon existence, lui écrit l’un d’eux, est incomplète ; les fonctions, les actes de la vie ordinaire me sont restés ; mais dans chacun d’eux il manque quelque chose, à savoir la sensation qui leur est propre et la joie qui leur succède… Chacun de mes sens, chaque partie de moi-même est pour ainsi dire séparée de
- ↑ Remarquons qu’il s’agit de l’état non des organes moteurs mais des centres, quelque opinion qu’on ait d’ailleurs sur leur nature et leur localisation.