Page:Ribot - Les Maladies de la volonté.djvu/77

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

nous séparons à regret de l’auteur, qui place cet effort dans une région à part, supra-sensible. Pour nous, il ne nous paraît différer de l’autre qu’en un point : ses conditions physiologiques sont mal connues, et l’on ne peut hasarder que des hypothèses.

Il y a deux types de cet effort volitionnel : l’un qui consiste à arrêter les mouvements de l’instinct, de la passion, de l’habitude, l’autre, à surmonter la mollesse, la torpeur, la timidité ; l’un est un effort à résultat négatif, l’autre un effort à résultat positif ; l’un produit un arrêt, l’autre une impulsion. Ces deux types peuvent eux-mêmes se ramener à une formule unique : il y a effort quand la volition suit la ligne de la plus grande résistance. Cet effort volitionnel n’a jamais lieu quand l’impulsion (ou l’arrêt) et le choix coïncident, quand nos tendances naturelles et le « je veux » vont dans le même sens ; en termes plus clairs, quand ce qui est immédiatement agréable à l’individu et ce qui est choisi par lui ne font qu’un. Il a toujours lieu quand deux groupes de tendances antagonistes luttent pour se supplanter réciproquement. En fait, tout le monde le sait, cette lutte a lieu entre les tendances inférieures, dont l’adaptation est bornée, et les tendances supérieures, dont l’adaptation est complexe. Les premières sont toujours les plus fortes par nature ; les secondes le sont