Page:Ribot - Les Maladies de la volonté.djvu/85

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L’acte a alors tous les caractères d’un phénomène purement réflexe qui se produit fatalement, sans connivence aucune de la volonté ; c’est une vraie convulsion qui ne diffère de la convulsion ordinaire que parce qu’elle consiste en mouvements associés et combinés en vue d’un résultat déterminé. Tel est le cas de cette femme qui, assise sur le banc d’un jardin, dans un état inusité de tristesse sans motif, se lève tout à coup, se jette dans un fossé plein d’eau comme pour se noyer, et qui, sauvée et revenue à une lucidité parfaite, déclare, au bout de quelques jours, qu’elle n’a aucune conscience d’avoir voulu se suicider, ni aucun souvenir de la tentative qu’elle a commise[1]. »

Chez les épileptiques, les impulsions de ce genre sont si fréquentes qu’on en remplirait des pages. Les hystériques en fourniraient aussi d’innombrables exemples : elles ont une tendance effrénée à la satisfaction immédiate de leurs caprices ou de leurs besoins.

D’autres impulsions ont des effets moins graves, mais dénotent le même état psychique. « Chez certains malades, la surexcitation des forces motrices est telle, qu’ils marchent des heures entières sans s’arrêter, sans regarder autour d’eux, comme des appareils mécaniques

  1. Foville, Nouveau dictionnaire de médecine, art. Folie, p. 342.