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REVUE DES PÉRIODIQUES ÉTRANGERS




PHILOSOPHISCHE MONATSHEFTE


Année 1881. Livraisons 1, 2, 3.

V. Kirchmann : Le Parménide de Platon. Le dialogue de ce nom est un des plus curieux écrits que l’antiquité nous ait légués, Ce n’est que tout récemment, que quelques rares érudits, comme Schaarschmidt, ont élevé des doutes sur son authenticité. Mais on a longtemps disputé, et on discute encore, sur l’objet et le dessein de cet ouvrage. Les difficultés du texte ont été sans doute surmontées par Schleiermacher et Mueller, bien qu’il reste encore des incertitudes sur la traduction exacte de certains termes, comme ἔστι et ἕν, aux différents passages où ils se rencontrent. Mais on est surtout embarrassé pour démêler la véritable pensée de Platon. Par la bouche de quels personnages et en quels endroits plus particulièrement est-elle exprimée ? On se demande encore que vient faire dans la discussion la doctrine des idées, et pourquoi Socrate accepte si facilement la réfutation qu’en fait Parménide, Comment enfin la doctrine qu’expose le philosophe éléate sur la pluralité des attributs de l’être est-elle si peu conforme à ce que nous savons de sa théorie sur l’un-tout ? Tandis que Hegel voit dans le dialogue du Parménide l’expression la plus complète de la dialectique platonicienne, et y trouve la confirmation éclatante de sa théorie sur l’identité des contraires, Stallbaum et Zeller regardent le Parménide comme l’essai juvénile d’une pensée qui se cherche encore. Kirchmann, après avoir exposé les diverses interprétations auxquelles le célèbre dialogue a donné lieu, résume en ces termes son opinion personnelle : « Platon était en possession de la doctrine des idées, lorsqu’il composa ce dialogue ; et le but qu’il y poursuivait était de démontrer la fausseté de la dialectique des Éléates… Pour atteindre ce but, il se borne à prouver que la dialectique éléatique conduit Parménide à contredire la théorie des idées ;… et, que bien loin de nous aider à trouver la vérité, elle aboutit à la suppression de toute vérité et de toute philosophie. »

Th. Lips : Le problème de la théorie de la connaissance et la logique de Wundt (2e article). Lipps élève des doutes sur l’existence de la faculté spéciale qu’invoque Wundt sous le nom d’activité aperceptive, et, à plus forte raison, sur la distinction tentée par lui entre l’aperception active et l’aperception passive. Wundt se laisse égarer par des abstractions ou des métaphores. Les exemples qu’il emprunte au langage pour éclairer sa théorie de la fusion aperceptive des représentations ne sont pas aussi concluants, qu’il le prétend. Enfin il ne