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notices bibliographiques

sions, il ne satisfera guère les philosophes indépendants en invoquant souvent le mystère et refusant la même faveur à ses adversaires, Esprit ouvert toutefois, sincère et tolérant, il fuit le rigorisme, cherche avec les philosophes modernes à résoudre l’antinomie de la prédestination et du libre arbitre : il n’aura pas sans doute les suffrages des théologiens purs, qui lui reprocheront de n’être pas assez scolastique. Ici encore, Vauvenargues est plus net et plus original.

M. Morlais est un esprit éclairé et conciliant ; il connaît et apprécie les modernes ; malgré quelques violences d’expression, le ton de son livre est modéré. Mais sa thèse a une valeur beaucoup plus littéraire que philosophique ; si elle fait connaître un peu mieux Vauvenargues, elle laisse entière la question du libre arbitre.

C.

Dr Decès. — Science et vérité. 1 vol. in-8o. Paris, Plon et Cie, 1881.

Dans un gros livre intitulé Science et vérité, le Dr Decès « cherche à découvrir par la méthode expérimentale la vérité, le principe de causalité et la cause première. » L’ouvrage est, en somme, une apologie des doctrines spiritualistes et catholiques, auxquelles se convertit par degrés un médecin matérialiste. Le spiritualisme est représenté par le philosophe Ariste, le catholicisme par un abbé : entre ces trois personnages s’établit un dialogue où sont discutés par ordre les plus vastes problèmes philosophiques, et qui se termine par une glorification du Christ et de l’Église.

Il y a là un amas considérable de connaissances scientifiques, philosophiques et théologiques, une étude consciencieuse des difficultés et une grande sincérité dans la discussion. Mais les conclusions, qui dépassent ce que peut donner la méthode expérimentale, sont souvent contestables, et la masse d’arguments que l’auteur se plait à accumuler sans mesure ne suffit pas à faire la preuve. M. Decès s’arrête à un idéalisme platonico-chrétien et à un optimisme facile, qui ne fixeront certainement pas un esprit inquiet et tourmenté entre la science et la foi,

Enfin, la forme de dialogue ajoute plus à la longueur qu’à l’intérêt d’un style naturellement diffus comme la pensée qu’il traduit.

C.

Charles Henry. Galilée, Torricelli, Cavalieri, Castelli. Documents nouveaux tirés des Bibliothèques de Paris. (Extrait des actes de l’Académie royale de’Lincei, classe des Sciences morales, Volume V, Séance du 20 juin 1880.) Rome, 1880.

Ce travail, sur lequel on peut lire dans les Actes de la même Académie un remarquable rapport de M. Gilbert Govi, est une consciencieuse promenade dans les Bibliothèques de Paris, L’auteur en à rapporté d’abord des variantes plus ou moins intéressantes à des docu-