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Page:Ribot - Revue philosophique de la France et de l’étranger, tome 14.djvu/234

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NOTICES BIBLIOGRAPHIQUES


Dr Albert René. — Étude expérimentale sur la vitesse de transmission nerveuse chez l’homme (durée d’un acte cérébral et d’un acte réflexe, vitesse sensitive, vitesse motrice). Gazette des hôpitaux, nos des 23 et 25 mars, des 1er, 20 et 22 avril 1882.

Voici sur la vitesse nerveuse une nouvelle étude très intéressante, faite avec autant d’habileté expérimentale que de rigueur scientifique. La provenance, aussi bien, peut en garantir la valeur. Due au chef des travaux physiologiques de la Faculté de médecine de Nancy, elle a été entreprise dans un laboratoire qui est en France un des rares endroits où on s’occupe avec intérêt et avec succès de physiologie cérébrale, sous la direction du professeur Beaunis. M. Beaunis prépare depuis plusieurs années un ouvrage où seront relatées ses nombreuses recherches sur cette partie de la biologie. La Revue a eu occasion de l’annoncer déjà ; dernièrement encore, elle rendait compte d’un autre travail sorti du même laboratoire[1].

Les expériences du Dr René ont été faites sur un grand nombre d’étudiants en médecine et sur lui-même. Le principe et les dispositifs de ce genre d’expérimentation ont déjà été exposés aux lecteurs de la Revue ; dans ce nouveau travail cependant, la discussion et l’élimination des causes d’erreur sont particulièrement bien conduites (voy. surtout p. 284, p. 307).

Un des résultats auxquels est arrivé le Dr René doit être d’abord signalé : c’est le suivant : le temps qui s’écoule entre le moment de excitation et celui de la réaction motrice diminue à mesure que l’intensité de l’excitation augmente ; en d’autres termes, la vitesse de transmission sensitive augmente avec l’intensité de l’excitation. Il faut noter que l’habitude ne modifie presque pas ce fait ; l’auteur s’en est assuré d’une façon ingénieuse (voy. p. 277). L’exercice ne perfectionne donc guère l’habileté à répondre à une excitation. — À quoi tiennent ces différences dans le temps suivant la force de l’excitation ? Provien-

  1. Voy. la Revue de novembre 1881, Étude sur le pouls carotidien pendant le travail intellectuel, par le Dr E. Gley.