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Page:Ribot - Revue philosophique de la France et de l’étranger, tome 14.djvu/334

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NOTICES BIBLIOGRAPHIQUES


Dr L. Büchner. Darwinistische Schriften, No 12. Die Macht der vererbung und ihr Einfluss auf den moralischen und geistigen Fortschritt der Menschheit. Leipzig. Ernst Günthers Verlag. 1882.

C’est le douzième fascicule d’une série de brochures darwiniennes, où nous remarquons entre autres le Règne des protistes par Hæckel (No 1), la Psychologie de la poésie lyrique par du Prel (No 4, le Sens des couleurs de Grant Allen (No 7). Une table des matières détaillée permet de suivre facilement le contenu des cent pages de ce volume. M. Büchner retrace rapidement l’historique de la théorie de l’hérédité avant Darwin dans Girou de Bouzareingues, Prosper Lucas, Georges Leroy, Buffon et Cuvier, Burdach ; il la montre étudiée surtout dans la médecine, où elle a une importance pratique ; il énumère les nombreuses maladies, dispositions maladives ou difformités naturelles qui se transmettent principalement par elle ; parlant d’abord des inclinations corporelles, puis passant aux maladies mentales, compulsant la curieuse statistique des maisons d’aliénés, avec de nombreux renvois et emprunts au livre de M. Ribot et des citations d’aliénistes célèbres, tels que Moreau de Tours, Gintrac et autres. Il considère ces maladies comme des maladies du cerveau dont la structure délicate lui semble surtout propre à recevoir el à transmettre les dérangements héréditaires. Les lois de l’hérédité sont encore aujourd’hui peu connues ; pourtant les médecins en avaient déjà observé plus d’une, telle que l’hérédité latente (oder rückfällige), qu’il étudie dans les cas particuliers du daltonisme, de l’hémophilie, de l’atavisme, avec nombre de curieux exemples à l’appui ; puis vient l’hérédité homochrone, dont relèvent avant tout les cas de folie. Non seulement les maladies dont on apporte le germe en naissant, se transmettent ; il en est de même des maladies, des accidents, des difformités qui surviennent dans le cours de la vie ; de là ces poules à cinq doigts, ces moutons du Massachussets dont on propagea l’espèce, parce qu’ils ne pouvaient pas sauter par-dessus les haies de l’enclos, ces bœufs sans cornes de l’Amérique du Sud. C’est là-dessus que Darwin s’appuya pour établir sa théorie de la création d’espèces nouvelles, Mais laissons là tous ces faits, si intéressants qu’ils soient, et ce qui est relatif à la sélection naturelle ou artificielle ;