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Page:Ribot - Revue philosophique de la France et de l’étranger, tome 14.djvu/577

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NOTICES BIBLIOGRAPHIQUES


Schönlank (Bruno). — Hartley und Priestley, die Begruender der Associationismus in England. In-8o. Halle, Hendel.

Nous avons signalé à plusieurs reprises les travaux dont les fondateurs de l’associationisme ont été l’objet en Angleterre. Dans une dissertation inaugurale, M. B. Schönlank vient de traiter ce sujet en Allemagne, en faisant une assez large place à Priestley qui est ordinairement oublié.

Sans rien dire de Hartley, ce qui nous exposerait à des redites (voir Revue philosophique, tome XIII, p. 97), nous ne parlerons que de son disciple, dont M. Schönlank a exposé les principales thèses avec beaucoup de clarté et d’exactitude.

Priestley, comme il le fait d’abord remarquer, peut être rapproché de Leibniz par la variété de ses aptitudes. Il à fait des découvertes importantes en chimie ; il fut physicien, historien, pédagogue, politique théologien et par-dessus tout polémiste. Son but principal fut de tirer de l’associationisme une doctrine morale, et, pour cela, il a traité deux questions principales : le libre arbitre, la base d’une morale objective,

On sait à quel point Priestley est déterministe, et, comme le dit notre auteur, il ne l’est pas en logicien seulement, mais un homme qui met tout son cœur dans cette question. Sa Doctrine of philosophical Necessity, analysée en détail par M. Schönlank, se ramène à ceci : « Volontaire et involontaire, nécessaire et accidentel sont des termes antithétiques ; volontaire et nécessaire ne le sont pas ; car une activité libre est déterminée par des lois fixes, même d’ordre mécanique. Ma détermination vient cependant de moi, est mienne, car les causes sont en moi et agissent en moi. Néanmoins, il ne peut pas arriver que deux déterminations différentes se produisent également dans des circonstances déterminées. » Enfin Priestley a tiré de la loi générale d’action des motifs la proposition suivante : « L’énergie de l’action est proportionnelle à l’intensité du motif, » proposition que la psycho-physique moderne peut considérer comme un cas spécial de la loi de Weber (p. 40).

En ce qui concerne la morale, Priestley a exposé ses vues dans son Essay on the first principles of government. Tandis que Hartley s’en tenait à un eudémonisme individuel, son disciple adopte l’eudémonisme social : « La plus grande somme de bonheur dans la communauté ; le plus grand bonheur du plus grand nombre. » Si l’on compare la thèse de Priestley à celle de Bentham, « le fondateur de l’utilitarisme an-