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REVUE DES PÉRIODIQUES


La Filosofia delle scuole italiane.
Octobre-décembre 1882, février 1883.

I. — G Barzelotti : L’idéalisme d’A. Schopenhauer et sa doctrine de la perception. — La doctrine idéaliste de Schopenhauer se résume dans ces formules : « Le monde est ma représentation, et le monde est ma volonté. » On ne suit ici le philosophe allemand que dans l’exposition du premier de ces deux principes. Sujet et objet constituent dans leur mutuelle opposition la première et principale forme de toute représentation et de toute connaissance. Il ne faut donc pas partir de l’objet pour venir au sujet, comme le fait le réalisme dogmatique, ni du sujet pour en déduire l’existence de l’objet, comme Fichte l’a fait. Objet et représentation sont une seule chose : l’existence de l’objet perçu par nous consiste dans son action sur nos sens ; toute la réalité empirique est là, et lui attribuer une existence indépendante de la représentation, c’est contradiction et absurdité. La perception, ou l’immédiate appréhension des choses externes, n’est pas, selon Schopenhauer, œuvre du sens, mais de l’intelligence. Le sens y a sa part, mais ne la constitue pas ; il la prépare, mais ne la réalise pas : elle ne devient perception que quand l’intelligence, au moyen de la loi de causalité, saisit le changement survenu dans les organes comme un effet qui doit avoir sa cause, et, se servant de la forme du sens externe qui est l’espace, comme le temps est la forme du sens interne, situe cette cause en dehors de l’organisme dans les objets externes. L’acte par lequel l’intelligence applique la loi de causalité aux données des sens n’est pas discursif et réfléchi, mais spontané et direct : ce qui ne veut pas dire qu’il n’ait pas besoin de l’habitude et de l’association pour s’exercer avec sûreté. Le mérite de Schopenhauer est d’avoir prévenu les résultats positifs des plus récentes études psychologiques et physiologiques en distinguant la sensation de la perception, en faisant de celle-ci un phénomène, non point primitif et original, mais successif et comme superposé à la sensation au moyen d’un processus d’actes intérieurs renforcé par l’association et l’habitude et favorisé spécialement par des mouvements spontanés (V. p. 13, la dissertation Ueber das Sehen and die Farben).

T. Davidson : Rosmini faussement accusé devant Léon XIII. — Voilà que le sacré collège tient des assises philosophiques. L’Unité catholique, à la date du 1er juillet, contient un article intitulé : Thèses philosophiques discutées devant Léon XIII. Il paraît qu’en anthropologie, la première thèse fut celle-ci : « On doit dire très juste la définition : « L’homme est un animal raisonnable, » et ne pas la corriger en disant l’homme « un animal intellectif », comme faussement le