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meilleure secte à Thrasybule, où il leur oppose la vraie ; les traités De la constitution de l’art médical à Patrophile, De l’introduction ou du médecin, Des définitions médicales[1], où il ébauche cette dernière ; surtout le traité De la démonstration, malheureusement disparu, où il devait l’exposer avec tous les développements qu’elle comporte et cette abondance d’aperçus qui est dans ses habitudes. On trouverait là tous les éléments d’une logique médicale complète.

Mais Galien n’avait consacré ni moins de soins ni moins d’écrits à la logique générale ou philosophique, principe et règle de l’autre, I l’avait étudiée historiquement à l’école de Platon, d’Aristote et de Chrysippe. Témoin le traité De la théorie logique suivant Platon[2] ; les commentaires sur le traité De l’énonciation d’Aristote, sur les Premiers analytiques, ou Traité du syllogisme, sur les Derniers analytiques, où traité de la démonstration[3], peut-être sur les catégories[4] ; les traités intitulés : De la Théorie logique suivant Chrysippe, Premières syllogistiques de Chrysippe, Secondes syllogistiques de Chrysippe, Que les analyses géométriques l’emportent sur celles des Stoïciens[5]. Comme on en peut juger par ce dernier énoncé, et comme il nous l’apprend en toute occasion, nourri aux mathématiques dès son enfance, Galien était arrivé à concevoir comme la vraie méthode universelle la méthode de démonstration des péripatéticiens et des stoïciens, mais mathématiquement corrigée et amendée, et il l’appelait la méthode de démonstration géométrique ou linéaire. Or cette méthode, il l’avait exposée, par morceaux, si je puis ainsi dire, dans une multitude d’écrits : Des choses requises pour la démonstration, Des démonstrations équivalentes, Théorie de la démonstration, De l’usage des syllogismes, Des propositions contingentes et des syllogismes contingents, Des syllogismes formés de propositions mêlées[6], etc. ; et dans sa totalité et sa suite, ainsi que dans ses applications diverses, et singulièrement à la médecine, dans son magistral traité De la démonstration, en quinze livres[7].

La question des devoirs professionnels du médecin, débattue à tous les points de vue, et à maintes reprises, dans l’âge hippocratique, agitée encore dans l’âge suivant, on s’en souvient peut-être, peut-elle

  1. Ces deux derniers probablement apocryphes.
  2. De mes propr. écrits, ch.  14.
  3. Ibid., ch.  15.
  4. Galien, sur ce point, se contredit lui-même dans l’opuscule De mes propres écrits, disant ch.  11 : « Je n’ai rien écrit sur les dix catégories, » et inscrivant, ch.  15, parmi ses œuvrés aristotéliques un commentaire sur les dix catégories en 4 livres.
  5. Ibid., ch.  6.
  6. Ibid., ch.  11, 12, 15.
  7. Ibid.