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des périodes hypnotiques, ne sont que des manifestations diverses d’un fait unique, qui caractérise à lui seul l’hypnotisme ; ce fait, c’est l’augmentation de l’excitabilité neuro-musculaire qui se traduit par des effets variés, suivant l’intensité et la durée des excitations qui la mettent en jeu. Cette augmentation ne se vérifie pas seulement pour la moelle, mais s’étend à l’axe cérébro-spinal tout entier et aux centres sensoriels et psychiques qui attestent leur hyperexcitabilité par les hallucinations, etc.

Les phénomènes spéciaux qui accompagnent l’état cataleptique, comme le ralentissement ou la suspension de la respiration, l’absence de réaction des muscles aux aimants, la suppression de la parole, tiennent probablement à ce que les muscles respiratoires vocaux, et autres, se trouvent dans cet état de contracture faible qui caractérise la catalepsie, de sorte que leur fonction normale est ralentie ou suspendue. Quant au resserrement des vaisseaux périphériques qui accompagne le passage de la léthargie à la catalepsie, il est l’effet d’un réflexe vasculaire produit par les excitants qui provoquent le passage de la première période à la seconde, et ce phénomène est probablement lié à un afflux de sang au cerveau ; la dilatation qui se produit dans la léthargie doit être, à l’inverse, l’effet du rétablissement de l’équilibre circulatoire. Les auteurs n’arrivent à formuler ces propositions qu’après avoir examiné toutes les hypothèses susceptibles d’expliquer les faits qu’ils ont découverts ; mais nous avons le regret de ne pas pouvoir les suivre dans cette intéressante discussion. Ce compte rendu est déjà trop long.

Gaglio et Matei. Sur l’inégalité de développement et de poids des deux hémisphères cérébraux. — Les recherches du genre de celle-ci sont propres à jeter quelque lumière sur des questions importantes, comme l’indépendance fonctionnelle des hémisphères, la localisation de certaines facultés dans un seul des deux hémisphères, et enfin l’importance physiologigue de chacune de ces parties. Le docteur Luys avait conclu de ses travaux que les deux hémisphères ont normalement un poids différent, que l’hémisphère gauche est plus développé que le droit et pèse cinq ou six grammes de plus, tandis que, dans les cerveaux d’aliénés, c’est l’hémisphère droit qui un poids supérieur (Encéphale 1881, 4). Le défaut de ces conclusions était de s’appuyer sur un nombre de mesures trop petit. Le Dr Luys n’avait examiné que 32 cerveaux sains. Les docteurs Gaglio et Mattei ont l’avantage d’avoir opéré sur un nombre plus considérable, 59 cerveaux. Ils ont trouvé que, à l’état normal, l’hémisphère droit est plus pesant que le gauche dans un rapport de 70, 90 0/0 ; l’hémisphère gauche est plus lourd dans le rapport de 29, 09 0/0. La supériorité de poids de l’hémisphère droit serait donc, non pas le symptôme d’un état pathologique, mais la règle normale. La différence moyenne de poids est de 4 grammes ; l’asymétrie cérébrale paraît être en rapport avec l’âge et croître avec les années.

Tout ce que nous pouvons conclure de ces recherches, c’est qu’elles