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erreurs de diagnostic, d’autant plus faciles à se produire qu’en présence d’une contracture ou d’une paralysie chez l’homme on n’a pas l’habitude de penser à l’hystérie.

Amadei. La capacité du crâne chez les aliénés. — Nous nous bornons à résumer les conclusions de ce long travail :

La capacité moyenne des crânes d’aliénés pris tous ensemble est supérieure à la capacité normale.

Le volume des crânes d’aliénés varie entre des limites plus éloignées qu’à l’état normal ; on trouve un plus grand nombre de grands et de petits crânes.

La divergence des résultats obtenus par les mesures sur le vivant s’explique par l’imperfection des méthodes céphalométriques.

La différence des sexes est plus grande pour les aliénés que pour les individus sains.

En ce qui concerne les formes mentales, les recherches précédentes paraissent insuffisantes. On peut cependant en conclure, à titre provisoire, que le bas de l’échelle de la capacité crânienne est occupé par les imbéciles et les épileptiques ; le sommet, par les mélancoliques ; la pellagre et la manie tiennent le milieu.

Tamburini. Sur la folie du doute avec crainte du contact (misophobie, rupophobie, etc.) et sur les idées fixes et impulsives. — L’auteur nous fait connaître un cas typique de cet état psychopathique spécial que Hammond a désigné sous le nom de misophobie (Nevrological contributions, 1879) et Verga sous le nom de rupophobie (Archivio delle malattie mentali, 1881), état qui consiste dans la peur d’être contaminé par le contact d’objets que le malade croit sales et malpropres. Il n’y a point d’hallucinations ni de délire ; le malade conserve la pleine et entière conscience de son état ; mais il ne peut résister à certains actes impulsifs d’un caractère étrange, comme de se laver continuellement les mains, afin d’en effacer la prétendue souillure. Après avoir résumé les principales observations recueillies par Seguin (Archives of Medicine, august 1880), Russel (Alienist and Nevrologist, 1880), Shaw (Archives of Medicine, 1881), l’auteur décrit avec beaucoup de détails le cas qu’il a observé.

Il s’agit d’une femme de trente-trois ans, mariée à un médecin ; du côté de l’hérédité, on trouve une tante maternelle morte de démence paralytique, un cousin maternel qui souffre d’une excitabilité morbide ; la mère a souffert d’herpès squameux aux mains ; un frère est mort de tabes abdominal. La malade a souffert autrefois de troubles de la menstruation ; elle a présenté quelques phénomènes hystériques. Il y a huit ans, à l’occasion d’une seconde grossesse, elle commença à manifester la crainte morbide que tous les objets ne fussent souillés d’urine de rats, animaux qui lui inspiraient un dégoût profond ; elle faisait alors nettoyer continuellement tous les objets, puis elle sentit le besoin de se laver les mains et de les faire laver à toute sa famille. Finalement, ce besoin devint tout-puissant et de tous les instants ; de