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REVUE GÉNÉRALE


L’EXÉGÈSE PLATONICIENNE.


Gustav Teichmüller. Literarische Fehden im vierten Jahrhundert vor Chr. (Zweiter Band, Breslau, Koebner, 1884, in-8o, p. xviii-390 — Dittenberger. Sprachliche Kriterien für die Chronologie der platonischen Dialoge (Hermes, 1881). — Chiappelli. Panezio di Rodi e il suo giudizio sulla autenticità del Fedone (Roma, 1882, in-8o, 22 p.). — Duemmler. Antisthenica (Halle, Hendel, 1882, in-8o, 78 p.). — Ch. Huit. De l’authenticité du Parménide (Paris, Thorin, 1873, in-8o, 210 p.). — Ed. Zeller (traduction française). La philosophie des Grecs, considérée dans son développement historique. Tome III, Paris, Hachette, 1884.

Il y atrois ans que Gustav Teichmüller, dans le premier volume de sa Polémique littéraire au quatrième siècle avant J.-C.[1], jetait enfin, après les efforts infructueux de tant de savants, les fondements définitifs d’une chronologie scientifique des dialogues de Platon, et qu’il donnait de brillantes preuves de la fécondité de sa méthode, aussi intéressante par les clartés qu’elle répand sur l’œuvre du grand Athénien que par les résultats historiques auxquels elle peut conduire. Cette même année 1881 méritera de rester d’autant plus mémorable pour les amis de Platon, qu’elle a vu aborder le même problème de la chronologie des dialogues, par une méthode tout autre, entièrement indépendante, et particulièrement curieuse.

Dittenberger s’est proposé de faire la statistique des particules employées par Platon, et cette statistique lui a permis de diviser les dialogues en plusieurs groupes, suivant que certaines particules ne s’y trouvent point, n’y sont employées que rarement, ou, au contraire, y sont fréquentes. Ces particules ou locutions, comme τί μὴν ; etc., sont d’ailleurs celles qui n’étaient point d’un usage ordinaire dans la conversation athénienne, tandis qu’elles étaient de monnaie courante chez les Doriens et en particulier à Syracuse. Il y a donc là un critérium qui, joint aux données incontestables que l’on possède sur la vie de Platon et sur les limites des dates de certains dialogues, permet de former des groupes d’écrits appartenant à des périodes successives.

  1. Voir Revue philosophique, janvier 1882, p. 92, suiv.