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dition et la répudiation d’une méthode toute nouvelle dont je ne dirai pas, avec M. le docteur Beaunis, qu’elle « n’avait rien donné de ce qu’on en attendait », mais, en termes moins sévères, qu’elle n’avait pas justifié toutes les espérances qu’on en avait conçues.

Cette méthode, dans ce qu’elle avait d’excessif, n’a plus aujourd’hui que de très rares partisans. Toute la différence, à ce point de vue, entre les deux écoles de psychologie qu’on appelle improprement « l’ancienne et la nouvelle », est dans une question de proportion. D’une part, comme de l’autre, on ne prétend plus séparer l’observation interne de l’observation externe ; mais, dans la combinaison des deux éléments, les doses ne sont pas les mêmes. Je n’ai pas besoin, pour l’objet que je me suis proposé, de me prononcer ici sur le dosage qui me paraîtrait le meilleur. Il ne s’agit dans cette note que d’une rectification purement historique. Or une telle rectification ne préjuge rien sur le fond des choses et elle peut être acceptée sans répugnance par les deux écoles, puisque, ni l’ancienneté, ni la nouveauté n’est par elle-même une preuve ou un indice, soit de vérité, soit de fausseté.

Émile Beaussire,
de l’Institut.