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REVUE DES PÉRIODIQUES ÉTRANGERS


Rivista sperimentale di Freniatria
(Directeur, A. Tamburini.)
An IX, fascicule IV ; an x, fascicules I, II, III, IV.

Seppili. La surdité verbale ou aphasie sensorielle. Étude clinique et anatomo-pathologique. On sait que la surdité verbale est l’affection qui rend une personne incapable de comprendre le sens des paroles qu’on lui adresse ; l’ouïe est conservée, mais le malade n’entend que le bruit des paroles, il ne les comprend pas. Dans le cas personnel à l’auteur, il s’agit d’une femme qui ne présentait aucun trouble de l’ouïe, de la vue et de la sensibilité générale ; mais elle ne comprenait pas ce qu’on lui disait ; elle était atteinte de surdité verbale. Pour lui donner un ordre, il fallait employer le langage mimique, dont elle conservait l’intelligence. La façon dont elle parlait trahissait aussi une altération du langage ; quelques-unes de ses paroles étaient incompréhensibles ; quand on lui demandait le nom d’un objet, en le lui montrant, elle répondait de travers. L’intelligence n’était pas intacte, la malade était entrée à l’hôpital pour des phénomènes d’excitation maniaque. Il eût été intéressant de savoir si la malade avait conservé la faculté de lire ou d’écrire, mais elle était complètement illettrée.

En résumé, surdité verbale, et un peu d’amnésie verbale, mais pas d’aphasie motrice. Au point de vue du fonctionnement du langage, il n’y a de lésé que la relation des images auditives avec les idées. Quand on parle à la malade, l’image auditive ne suggère pas l’idée (elle ne comprend pas ce qu’on lui dit) ; et quand elle veut nommer un objet, souvent l’idée qu’elle en a ne suggère pas l’image auditive (elle ne trouve pas le nom).

La malade ayant succombé quelque temps après, à la suite d’une attaque apoplectiforme, l’auteur constata, à l’autopsie, que les première et seconde circonvolutions temporales de l’hémisphère gauche étaient ramollies. Cette lésion n’était pas la seule, mais de beaucoup la plus importante. Suit un second cas du même genre.

Tamburini. Sur l’action de l’aimant dans l’hypnose hystérique. Tel est le titre d’un travail présenté au quatrième congrès fréniatrique italien. Un résumé de ce travail très intéressant et très curieux est publié par la Rivista. Nous croyons utile d’en donner une idée à nos lecteurs, dont l’attention a déjà été attirée sur ce point par les derniers articles de MM. Binet et Féré (janvier et avril 1885). Tamburini qui avait constaté