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HÉRICOURT. — la graphologie

L’altruisme {{{1}}} ou l’égoïsme.
La générosité {{{1}}} ou l’avarice.
La franchise {{{1}}} ou la dissimulation.
L’expansion {{{1}}} ou la concentration.
L’imagination {{{1}}} ou son absence.
La gaieté {{{1}}} ou la tristesse.
La douceur {{{1}}} ou la rudesse.
La grâce {{{1}}} ou la vulgarité.
Le sens esthétique {{{1}}} ou son absence.
La simplicité {{{1}}} ou l’orgueil.

Ceci posé, il est d’observation courante, qu’il s’agisse de gestes spontanés, inconscients, ou d’une mimique savamment étudiée, que l’énergie de la volonté se traduit par des gestes pesants, fortement accentués ; qu’une exposition claire et limpide ne va pas sans des gestes pondérés et nettement dessinés ; que les gens sensibles prennent, comme on dit, des airs penchés ; que l’égoïste semble toujours se désigner et ramener tout vers soi par les mouvements centripètes qui lui sont habituels ; que l’homme franc a le geste ouvert et net ; que le dissimulateur a le geste fuyant, comme le regard, et que ses mouvements, comme ses phrases, semblent n’être jamais terminés ; que l’exalté se reconnaît de loin à l’amplitude de ses mouvements ; que l’homme gai et bien portant a des gestes vifs et portés vers le haut, tandis que la tristesse incline la tête et laisse tomber les bras ; que l’homme doux évite les mouvements anguleux, toujours carrés ou pointus chez l’homme rude et de commerce désagréable ; que la grâce arrondit les mouvements et décrit des cercles ; que l’homme simple se remarque à la sobriété et à l’égalité de son allure, etc., etc. En entrant dans le détail, l’énumération serait longue, et nous laisserons à chacun le soin de se rappeler ses propres observations et de compléter le tableau.

Ce qui reste à voir, c’est comment l’activité nerveuse qui engendre ces mouvements, quand elle sera endiguée dans un canal spécial et contrainte à s’écouler par la main qui tient la plume, à la faveur, en quelque sorte, des mouvements nécessaires au tracé des lettres ; c’est comment cette activité va modifier les traits graphiques, et s’enregistrer sur le papier jusque dans ses modalités les plus délicates.

D’une manière générale, on conçoit que l’énergie du mouvement donne naissance à des traits épais, nets, tandis que sa mollesse n’arrivera qu’à tracer des lignes indécises et grêles ; que ces traits, selon le mode de dégagement de cette énergie, soient d’égale épaisseur sur toute leur étendue, ou bien effilés ou renflés en massue soit