Page:Ribot - Revue philosophique de la France et de l’étranger, tome 20.djvu/538

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
534
revue philosophique

vations a tellement augmenté que l’auteur s’est vu dans la nécessité de scinder son livre en deux volumes. C’est le premier volume de l’édition nouvelle qui paraît aujourd’hui ; il est exclusivement consacré aux accidents paroxystiques de la grande névrose, que la crise soit spontanée comme dans la grande attaque, qu’elle soit provoquée comme dans les faits d’hypnotisme. Le second volume traitera des symptômes permanents de la grande hystérie, du diagnostic, du pronostic et du traitement.

L’ouvrage s’ouvre par une description complète de la grande attaque hystérique. M. Richer nous montre d’abord l’attaque régulière avec ses quatre périodes : période épileptoide, période de clownisme, période des attitudes passionnelles, période de délire ; chacune de ces phases est illustrée par un grand nombre de dessins au trait, faits d’après nature, qui donnent à l’ouvrage une grande valeur artistique. Un parallèle entre la description de la grande hystérie et la description de l’attaque e hystérique vulgaire ou de la petite hystérie « montre les connexions intimes qui existent entre ces deux formes de l’hystérie, celle-ci devant être considérée comme une atténuation, l’état rudimentaire de celle-là. » La deuxième partie traite des principales variétés de la grande attaque, dérivant toutes du type décrit : attaque épileptoîdo, attaque démoniaque, attaque d’extase, attaque de délire, attaque de léthargie, catalepsie ou somnambulisme, attaque de syncope, attaque de spasme, attaque de contracture. L’étude des variétés de la grande attaque hystérique est suivie d’un court exposé des analogies qui existent entre le délire hystérique et les troubles cérébraux occasionnés par l’absorption de l’alcool, de l’absinthe, de l’opium et du hascbich. Dans une troisième partie, l’auteur a réuni un grand nombre d’observations puisées aux sources les plus diverses, et montrant l’identité des phénomènes hystériques observés chez des malades de différente nationalité et à différentes époques.

Mais nous avons hâte d’arriver à la quatrième partie, qui est entièrement consacrée à l’hypnotisme hystérique ; cette portion de l’ouvrage est celle qui a subi depuis la première édition, le développement le plus considérable, car les recherches sur l’hypnotisme se sont multipliées dans ces dernières années. On trouvera dans "ouvrage de M. Richer un exposé complet de tous les travaux de l’École de la Salpêtrière, qui jusqu’ici restaient dispersés dans un grand nombre de recueils. Abandonnant la méthode analytique qu’il avait suivie dans la première édition, l’auteur a voulu nous présenter la synthèse des symptômes hypnotiques. Tout en reconnaissant avec son maître, M. le professeur Charcot, que l’hypnotisme comprend trois états nerveux distincts par leur symptômes autant que par leurs modes de production, l’auteur n’a pas pris cette théorie des trois états comme base de son exposition ; il l’a reléguée sous le titre de « essai de nosographie à la fin de son étude de l’hypnotisme (p. 775).

La méthode des recherches de la Salpêtrière est fort bien caractérisée elle consiste essentiellement à procéder du simple au composé, c’est-à-dire du somatique au psychique ; ce sont en effet les phénomènes physiques de l’hypnotisme, l’hyperexcitabilité neuro-musculaire et les signes