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Page:Ribot - Revue philosophique de la France et de l’étranger, tome 24.djvu/185

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H. NEIGLICK.loi de weber et contraste lumineux

(MM. Helmholtz, Delbœuf, Aubert, Volkmann) concourent à prouver que pour les sensations lumineuses la loi de Weber n’est valable que dans es limites, très restreintes selon les uns, assez larges selon les autres, d’une zone d’intensité modérée, tandis que, en dehors de cette zone, un désaccord plus ou moins grand se présente entre la théorie et l’expérience. Or, ce n’est pas cela que nous sommes parvenus à constater. Au lieu d’une zone plus ou moins fixe dans laquelle la loi de Weber s’appliquerait aux sensations lumineuses et d’une déviation croissante vers les deux bouts de l’échelle des excitations, nous fûmes frappés, dès le début de nos recherches, par une sorte de périodicité que, plus tard, nous avons pu observer dans un très grand nombre de cas.

En voici d’abord quelques exemples provenant de la première période de nos expériences, période où, en choisissant les différentes valeur s de nos disques, nous nous étions encore laissé aller un peu au hasard. Or, il se trouve cependant que dans trois expériences, faites séparément, l’un des disques extérieurs avait eu une valeur d’intensité constante, tandis que l’autre se composait chaque fois d’une nouvelle combinaison de secteurs blancs et noirs. Appelons d celui des deux disques dont là clarté chaque fois était la plus faible, h celui dont la clarté était la plus forte. Ainsi dans les trois expériences dont il s’agit maintenant, d était constamment représenté par un secteur blanc de 40º, h par des secteurs blancs de 112°, 144⁰ et 194°. Quant au troisième disque, le variable v, il est évident que, si la loi de Weber était valable, la graduation moyenne devait être signalée chaque fois que ou, en d’autres termes, chaque fois que le secteur blanc de v se trouvait à un nombre de degrés correspondant à la moyenne proportionnelle des secteurs blancs de d et h (abstraction faite préalablement de l’intensité faible du noir que, bien entendu, nous n’avons pas laissé hors de compte dans nos calculs définitifs).

Or, tandis que pour h = 194⁰ la graduation moyenne coïncidait presque entièrement avec la valeur calculée selon la théorie, il y avait dans les deux autres cas désaccord d’autant plus grand que la valeur de h était petite. Ce qui semblait vouloir dire que plus la différence était grande entre d et h, plus l’expérience s’accordait avec la théorie. Afin de nous mettre en état d’étudier systématiquement ce phénomène étrange, il fallait diviser toute l’échelle lumineuse dont nous pouvions disposer en des groupes de combinaisons où, pendant un certain nombre d’expériences, l’un des disques d, h gardait tout le temps le même degré de clarté, tandis que, successivement, le secteur blanc de l’autre changeait de valeur. En effet, ce procédé, appliqué dans un grand nombre de cas, nous a fourni des résultats d’une régularité frappante ; nous relèverons ici les faits suivants.

1o Lorsqu’on procède par la méthode des graduations moyennes, la concordance des sensations lumineuses avec la loi de Weber ne semble