Aller au contenu

Page:Ribot - Revue philosophique de la France et de l’étranger, tome 33.djvu/573

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
569
revue des périodiques étrangers

qu’on lui a adressés, toutes les contradictions qu’on a cru y trouver, ne reposent en réalité que sur des confusions et des obscurités. Une connaissance indirecte de la chose en soi est donc possible. En somme, une distinction profonde entre le phénomène et la chose en soi nous mettrait dans une position intenable. S’il y a une chose en soi, le phénomène est tout simplement une face de cette chose, sa forme de manifestation. La chose en soi est « le monde réel où nous vivons, dont nous parlons dans notre vie de chaque jour, bien que nous ne le connaissions que par le phénomène, par nos représentations ».

M. Dessoir. Patho-psychologie expérimentale. — Dessoir étudie d’abord l’origine historique de cette science et justifie le nom qu’il lui a donné. Il s’occupe ensuite de la conscience d’après les travaux de patho-psychologie parus jusqu’à ce jour. Pour lui, la conscience, au sens large, absolu du mot, doit être entendue comme la caractéristique de tous les faits psychiques. Ce que le plus souvent on désigne exclusivement par le terme de conscience, se distingue des autres processus de l’âme par sa formation synthétique. Selon Dessoir, la théorie de l’unité de la conscience, si elle est bien comprise, n’est pas ébranlée par les observations de la patho-psychologie expérimentale. — Dessoir passe ensuite à l’étude du rapport de la conscience et du mouvement : point de sensation sans mouvement, pas de mouvement sans sensation. Dessoir admet au-dessous de la conscience du moi des réflexes accompagnés d’un certain degré de conscience. Quant au mouvement volontaire, sa définition ne peut pas plus s’appuyer sur la causalité toujours présente qui mène à la sensation que sur le sentiment de l’effort, mais elle doit tirer parti du fait que, au degré de développement où des mouvements volontaires apparaissent pour la première fois, les contenus de la conscience sont déjà réunis en une synthèse dominante (la conscience du moi) et dans la masse des autres sensations régulièrement actives.

B. Kerry. Sur l’intuition, etc. (conclusion).

M. Dessoir. Pathopsychologie expérimentale (Art. II). — La mémoire se présente aussi bien dans les faits de conscience qui, en se réunissant, forment une synthèse personnelle, que dans les autres sensations. — Dans la subconscience (et par ce mot on doit exclure toute synthèse) la mémoire présente le caractère de la perception et se distingue par ce fait que les représentations incohérentes sont relativement isolées les unes des autres. — Plusieurs et différentes synthèses peuvent exister à côté l’une de l’autre : c’est ainsi que, chez les hystériques, la mémoire consciente de l’état de veille ne forme qu’une partie de l’ensemble des souvenirs ; il se forme alors deux cercles différents de souvenirs et ces cercles sont le plus souvent concentriques, (plus rarement excentriques). Il y a une liaison étroite et