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Page:Ribot - Revue philosophique de la France et de l’étranger, tome 33.djvu/647

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travaux du laboratoire de psychologie physiologique

deux métronomes, qui battaient avec la même intensité, il se trouvait après un certain temps de plus en plus fatigué, et le maintien de son attention sur le même son devenait de plus en plus difficile. Mais il lui était facile, en changeant la direction de son attention, d’écouter maintenant l’autre son. L’attention qui se trouvait fatiguée pour un son, ne l’était pas pour un autre. Dans ces conditions, la respiration devenait souvent de plus en plus modifiée, à mesure que l’effort de fixer l’attention s’augmentait ; mais plus libre, plus tranquille, aussitôt que l’on eut changé la direction de son attention. Cette influence sur la respiration n’existe pas toujours, probablement parce qu’il est impossible de rendre les conditions toujours exactement les mêmes. Le sujet peut, par exemple, facilement écouter longtemps un des deux sons, sans grand effort de l’attention ; ou bien il peut volontairement augmenter l’effort, et dans ce cas l’effet que je viens de décrire se présente régulièrement.

Pour R., quand la respiration normale ne dépassait pas 25, sa rapidité s’augmentait, en faisant attention au son du métronome, de une ou deux respirations la minute, sa profondeur était la même ou un peu diminuée, et la respiration devenait excessivement irrégulière, avec des pauses très longues.

Pour P., quand la rapidité normale était 20, l’attention la réduisait à 18-28 ; quand la normale était 15, elle l’augmentait jusqu’à 19-21. La profondeur était fortement diminuée, l’irrégularité et les pauses devenaient plus grandes.

Pour Rn., l’augmentation de la rapidité était très légère, mais la respiration devenait beaucoup plus régulière.

2o Attention relative aux sensations de la vue.

Dans l’attention simple fixée sur un objet que l’on regardait, ou sur la lutte des perceptions, la rapidité normale 12-15 (de D.) s’augmentait jusqu’à 17-20. La profondeur était un peu diminuée. Beaucoup de longues pauses s’interposaient.

Dans la lutte des champs visuels, les changements étaient beaucoup plus considérables, parce que l’effort nécessaire pour maintenir les yeux dans la position requise pour l’expérience était beaucoup plus sévère. La rapidité normale 11-15 devenait 21-25. La profondeur devenait la moitié ou même moins de la normale. La respiration était généralement régulière, sauf quand l’effort était extrême, et dans ce cas les expirations se prolongeaient, et il y avait des longues pauses (voy. fig.  3).

3o Attention relative aux sensations du toucher.

Dans cette expérience, on traçait sur la main du sujet une série de simples dessins géométriques, des lettres ou des chiffres, et le sujet, sans les regarder, tâchait de les reconnaître et de retenir dans la mémoire autant de la série que possible.