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ANALYSES. G. PALAXTE. f~’e’CtS de SOM’O~oyte.


nalité, et que l’inverse soit vrai de la foule. » Le public socialiste français, dit M. Tarde, ne ressemble en rien à celui du temps de Proudhon, tandis que, à travers les siècles, les foules françaises gardent toujours leur même physionomie.

Il faudrait trop allonger ce compte rendu pour parler avec le détail nécessaire de l’opinion qui « est au public dans les temps modernes, ce que l’âme est au corps », et de la conversation qui, quelle que soit aussi l’importance de la presse, est cependant le facteur de l’opinion « le plus continu et le plus universel, sa petite source invisible qui coule en tout temps et tout lieu d’un flot inégal ». On sait que les ouvrages de M. Tarde valent beaucoup par le détail. Le fond en est aussi systématique que la composition l’est peu. S’il est très difficile d’en faire une sorte de réduction proportionnelle, il est impossible de donner, dans un résumé, ’une idée exacte de la richesse de la pensée, de l’abondance des idées et des interprétations quelquefois contestables et peut-être incomplètes (ce qui n’est pas toujours un défaut), mais constamment ingénieuses et fines. Le nouveau volume de M. Tarde n’ajoute pas beaucoup à son système d’idées générales, il en est une application des plus intéressantes, et l’on y retrouve toutes les qualités de l’auteur.

Fr. Paulhax.


G. Palante. Précis de sociologie. Paris. Alcan, 1901, 1 vol. in-18 de 188 pages de la Bibliothèque de Philosophie contemporaine.

M. Palante a voulu « exposer suivant un plan simple les résultats les mieux établis et les plus utiles à connaître en sociologie ». Son Précis est divisé en cinq livres.

Le livre 1er définit la Sociologie et sa méthode. La Sociologie n’est autre chose que la Psychologie sociale, c’est-à-dire « la science qui étudie la mentalité des unités rapprochées par la vie sociale. elle recherche les rapports de la conscience individuelle et de la conscience sociale. Tantôt elle met en lumière les points de contact qui peuvent se rencontrer entre ces deux consciences, tantôt elle insiste sur leurs contradictions et les conflits qui en résultent. » M. Palante accorde que de telles études sont plutôt littéraires que scientifiques « Le sociologue doit s’attacher à la considération de l’aspect subjectif des phénomènes sociaux, au moyen d’une intuition psychologique analogue à celle qu’emploient le romancier, le moraliste, et d’une manière générale le peintre social. » Par suite toute tentative pour déterminer avec rigueur la méthode sociologique est vaine et dangereuse « Qu’on se garde des dogmatismes excessifs et des réglementations trop rigoureuses. Elles courraient risque de tout fausser. » II faut faire la part large aux diverses méthodes, descriptive et historique, classifiante, psychologique abstraite, psychologique concrète