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.qu en dernier lieu, après celle de la Vérité, celle de l’Unité, et celle .de la Beauté (p. 369). On descend ainsi des facteurs les plus sociaux aux plus individuels, conformément au thème fondamental de cette étude.

Nous retiendrons surtout de cet exposé parfois touffu l’idée maîtresse de l’étroite connexion de la vie sociale et de l’activité scientifique, philosophique ou esthétique. II y a, nous semble-t-il, une voie désormais ouverte à tout un ordre d’études, qu’en dépit de certains anathèmes, nous appellerons psycho-sociologiques études sur l’origine sociale et l’évolution, grâce à la solidarité intellectuelle des hommes, de toute la pensée conceptuelle et rationnelle, de tous les sentiments supérieurs, .de tous les modes d’activité individuelle dus à la civilisation. On ne saurait étudier convenablement la raison humaine en dehors de la vie sociale.

G.-L. DUPRAT.

G. de Greef. – PRÉCIS DE SOCIOLOGIE. Vol. in-8o, 322 pp. Paris, F. Alcan, éditeur. 1909.

M. de Greef, déjà connu par ses contributions importantes à la science sociologique, s’est proposé de résumer, de condenser dans ce « Précis ses idées et recherches personnelles relatives à quelques-unes des principales questions qui intéressent cette science, et l’on peut dire qu’il a réussi à réaliser ce tour de force de donner en un -volume de dimensions relativement modestes, un tableau d’ensemble de l’état actuel de sociologie, aussi intéressant pour les initiés qu’instructif pour les profanes.

Le « Précis » de M. de Greef est divisé en quatre parties la première traite les questions de classification, de méthode et d’analyse, les trois autres décrivent successivement les fonctions, systèmes et organes dont se compose une société, la structure d’ensemble et la vie d’ensemble des sociétés. Autrement dit, après avoir établi la place qu’occupe la sociologie dans l’ensemble des sciences, l’auteur établit la classification des faits et phénomènes sociaux et -donne la description de la vie sociale à l’état statique et à l’état dynamique.

M. de Greef se rattache par quelques-unes de ses conceptions à ’l’école positiviste, mais il n’accepte le positivisme qu’avec toutes les corrections et toutes les réserves que lui ont. imposées les progrès ultérieurs de la pensée scientifique et de la réflexion philosophique. En ce qui concerne par exemple la classification générale des sciences, H considère bien la sociologie comme la science la plus complexe de toutes, mais au lieu de la placer immédiatement après la biologie, il antercate entre elle et celle-ci la psychologie dont il fait une science