Page:Ricard - Précis de la mythologie scandinave.djvu/15

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que subit le germe de l’arbre, mais nous ne parvenons qu’à reconnaître le fait et non l’agent secret qui opère. Les anciens parvinrent au même résultat dans leurs méditations sur la terre ; ils avaient le même désir de pénétrer ; mais ils furent obligés de procéder avec moins de finesse ; de là la multitude d’idées sur les premières formes de la création. Dès que l’esprit se préoccupe des mystères de la création, les questions se succèdent l’une à l’autre. De quoi le monde s’est-il formé ? d’un géant. Mais, de quoi ce géant vivait-il ? du lait d’une vache. Et la vache, quelle était sa nourriture ? Elle se nourrissait de sel, de la substance que contenait le givre. Et le givre, d’où tirait-il son origine ? Des vagues congelées par le froid qui provenait du Niflhejm. Par quoi le froid fut-il animé ? Par la chaleur ; et d’où la chaleur tirait-elle son origine ? de Lui qui la répandit. C’est là où s’arrête la pensée.


LE FRÈNE D’YGDRASIL.

Le frène d’Ygdrasil est le plus beau de tous les arbres ; le monde entier est ombragé de ses branches qui s’étendent jusque dans les nues. L’arbre a trois racines, dont l’une aboutit au Nifl-