Page:Ricard - Précis de la mythologie scandinave.djvu/19

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trier de l’adversaire, et quand enfin le héros s’affaiblit en vieillissant, c’est encore Odin qui lui fait trouver une mort glorieuse sur le champ de la bataille. Il est donc évident qu’Odin est regardé comme le dieu de la guerre ; le fracas des armes s’appelle aussi le jeu d’Odin, et le glaive porte le nom du feu d’Odin. L’ordre social est encore sous sa protection ; c’est lui qui punit les parricides, qui veille sur la foi du serment, qui éteint la haine, enfin qui adoucit les peines et les soucis de l’homme. Odin est facile à reconnaître, car il apparaît toujours comme un vieillard de grande taille et à la barbe longue ; au surplus il est borgne ; l’œil qui lui manque, il l’a donné en gage à Mimer, en échange d’un breuvage puisé à la source de la sagesse. La résidence d’Odin est au ciel, où son palais, nommé Valaskjalf, lui fut érigé par les dieux : le toit en est couvert d’argent, et du haut de son trône, Hlidskjalf, il contemple l’univers. Monté sur son cheval à huit pieds, qui porte le nom de Sleipnir, il traverse l’air et l’océan ; dans sa course il est vêtu d’un manteau bleu ; il a en outre la tête couverte d’un casque en or, et tient à la main la lance Gungner. Odin n’a besoin d’aucune nourriture, le vin lui tient lieu de manger et de boire, la nourriture qui lui est destinée, il la distribue à