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retenu par écrit les traditions à demi oubliées déjà au moyen-âge. Il est encore possible que Sæmund, dans les voyages qu’il entreprit en Allemagne, ait connu la série des poèmes qui chantaient les exploits merveilleux des Giukungers, des Volsungers et des Niflungers, qu’il ait même retrouvé peut-être le cycle des récits historiques que Charlemagne fit rassembler et consigner, mais que le temps nous a malheureusement fait perdre. Cette hypothèse cependant n’affaiblit en rien la supposition selon laquelle Sæmund s’est borné à rédiger les narrations poétiques de l’Edda ; car ce qu’il y a d’incontestable, c’est que plusieurs de ces chants héroïques, sur le même sujet que traite la poésie nationale de la Germanie, étaient connus et répandus dans le Nord longtemps avant que Sæmund ait vu le jour ; aussi tous les savans érudits de l’Allemagne accordent-ils aux poèmes de l’Edda un âge qui surpasse de beaucoup celui qu’ils attribuent à la chanson germanique la plus renommée des Niflunger.

Quant à l’Edda prosaïque, on l’attribue à Snorro Sturleson, illustre historien du treizième siècle. Ce recueil auquel on donne souvent aussi le nom de son auteur supposé, est à regarder en quelque sorte, quant à la partie mythologique, comme une repro-