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Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 1.djvu/125

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loppa Laurette, pour la mettre à l’abri des dangers du monde. Elle hésitait encore, alléguant cent mauvaises raisons ; le doute de la volonté de Dieu… ; que sais-je encore ?… Le moine prit la parole :

« Voudrais-je vous tromper ? N’est-ce pas moi qui tranquillise les consciences et remet les errans dans la bonne voie ? N’avez-vous pas entendu la voix du ciel ? N’avez-vous pas entendu ce cri retentir dans toute l’Europe : Dieu le veut ? Votre père et votre frère ne sont-ils pas partis ? Votre mère n’a-t-elle pas suivi leur exemple ? Pourquoi ne suivriez-vous pas l’exemple de votre mère ? Vous en avez reçu l’ordre de l’Éternel votre père, et de Jésus votre époux ? Ah ! ma sœur… »

Ces reproches commencèrent à la toucher vivement ; enfin, le moine eut l’heureuse idée de lui dire :

« Si vous aimez vos parens, pourquoi leur refuser vos secours ? Dieu ne vous