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À cette époque, les nations étaient dans l’attente prochaine du dernier jour[1]. Les planètes devaient se détacher de leurs orbites et rouler dans l’espace ; le soleil s’éteindre, et les trompettes de l’Apocalypse appeler les vivans et les morts aux champs de Josaphat. Dans ce pressant danger, les hommes se précipitèrent sous les bannières de l’Église, afin que le juge suprême les trouvât en état de grâce, et que la trompette céleste, au lieu de sonner pour eux les tourmens de l’enfer, leur fût le signal de la vie éternelle, récompense des justes.

Dieu le veut ! les moines sortirent de leurs couvens ; les ouvriers quittèrent leurs ateliers ; les laboureurs abandonnèrent la charrue ; les enfans désertèrent

  1. Les indulgences, la crainte de la fin du monde et le pillage, furent les véritables causes des croisades.