Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 1.djvu/66

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
( 62 )

jour une force nouvelle. Gabrielle devenait meilleure en aimant davantage. La société de la famille de Lansac adoucissait ce caractère altier, et fixait cette imagination impétueuse et mobile.

Entre les châteaux du baron et du comte, un saint homme avait jadis établi sa demeure. De son vivant, il avait guéri les malades par l’application des simples. Après sa mort, ses successeurs les guérissaient par l’attouchement de ses reliques. Il était mort en odeur de sainteté. Les miracles du saint portèrent d’autres ermites à bâtir leurs cellules contre la sienne ; ils embrassèrent enfin une règle austère, firent des vœux, et l’ermitage devint couvent. Le monastère était étroit et mal construit ; les Pères voulaient le réédifier : le comte s’y opposa. Je permis, dit-il, à un ermite de s’établir dans une grotte, et non de construire une maison ; je ne permis jamais aux nouveaux venus d’adosser de nouvelles mai-