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abandonnée. Un spectre la saisit et la déposa mourante hors de l’église dont les portes se refermèrent tout-à-coup avec un bruit épouvantable. Gabrielle reprit enfin, sans oser regarder derrière elle, la route de son château ; la pâleur sur le front, la terreur dans l’âme, et cherchant vainement à découvrir ce que Dieu lui demandait.

Tant de miracles ne faisant ouvrir les yeux ni au comte ni à Florestan, la grêle détruisit les récoltes ; les rivières débordèrent ; les démons s’emparèrent des dévotes ; les vieilles femmes, remarque le Chroniqueur, furent toutes possédées ; elles remplissaient de cris et d’imprécations les rues de Lansac, les avenues du château, les portiques de l’église. Les moines sortirent en procession de leur sainte demeure, en demandant à Dieu de fermer les cataractes du ciel, de chasser le malin du corps des vieilles femmes et de faire connaître