Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 1.djvu/81

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
( 77 )

Florestan, tu le veux ! Je n’ai point reconnu la volonté du ciel dans ces miracles, dont je doute encore ; mais tu parles et c’est la voix de Dieu même ! tu le veux je vole sous les saintes bannières ; je te devrai les lauriers dont ce fer couvrira mon front. Mais, hélas ! mes douleurs aussi seront ton ouvrage. Je souffrirai plus que toi, répondit-elle ; tu seras distrait de ton amie par les combats et la gloire, les soins du voyage et l’aspect touchant et merveilleux des lieux saints. Moi, je serai seule avec ton image et mes regrets ; je rêverai tes fatigues quand tu jouiras du repos de la victoire. Les auteurs de nos tourmens, ce sont les infidèles ; eux seuls nous séparent, punis-les de notre malheur ; les ennemis de Dieu sont maudits, que leur sang versé expie, s’il est possible, et mes pleurs et celles du divin Sauveur, attaché par eux sur l’arbre de la croix.

En disant ces mots, elle pliait en