Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 1.djvu/88

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 84 )

et lui sangla deux fois son fouet à travers le visage… Ô puissance de la religion ! le moine reçut les coups de fouet du barbare, et lui donna sa bénédiction.

Raymond et les Croisés se mirent en marche vers Constantinople. Florestan eut le bonheur d’attirer l’attention du légat. Ce saint personnage le nourrît du pain de la parole, lui prouva par les exemples du peuple d’Israël et les lois divines contenues dans ses livres saints, l’obligation imposée à tous les chrétiens d’exterminer les infidèles et les hérétiques. Il lui fit voir Moïse, à la tête d’une légion de prêtres, fondant l’épée à la main sur les adorateurs du veau d’or, et en massacrant vingt et trois mille ; Jacob et sa famille, égorgeant en trahison les Sichimites ; Josué, mettant tout à feu et à sang dans une ville idolâtre qui ne se défend pas ; le peuple chéri, exterminant tout ce qui a vie ; David, brûlant les villages qui lui ont servi