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Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 2.djvu/104

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« Chacun avait affaire à la femme de son voisin. Orgueilleux, emportés, vains, offensifs, querelleurs, se déchirant les uns les autres ; semant la discorde parmi les frères ; injustes, colères, superstitieux, sacriléges et méchans ; engourdis de paresse et de lâcheté ; voleurs, fripons, meurtriers, hommes de sang et traîtres ; insoumis à leurs parens et à leurs supérieurs ; dénués de sens et de toute bienséance ; sans sentiment, sans foi, sans pitié ; pasteurs, ne paissant qu’eux-mêmes ; prodigues d’un luxe sans mesure ; affamés par une honteuse avarice, ils nourrissaient de mets délicats les bâtards qu’ils avaient de leurs infâmes concubines ; plus infâmes eux-mêmes… Moines apostats…, nonnes filles publiques. »

Tels étaient la plupart des Croisés, tel était le nouveau peuple de Dieu ! Et pourtant, ô triomphe de la théologie ! tous ces