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Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 2.djvu/139

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dépouillèrent de ses richesses, l’attachèrent à la queue de l’âne infernal, et se mirent derrière lui, le flagellant à coups de discipline. En vain il étalait ses infirmités hébraïques, Satan endurcissait les cœurs, il espérait anéantir, avec le nouveau Job, l’ordre des sapeurs, et même la très-sainte inquisition, les dragons et les cours prévôtales ; tout-à-coup il donne du talon à son âne, l’âne dresse les deux oreilles, ouvre une large bouche, brait d’une manière affreuse et part, vole, traînant le saint homme après lui. Les moines et les abbesses galoppent en vain ; le trio miraculeux disparaît.

Tantôt le coursier infernal traînait le pauvre Job dans la poussière ; tantôt bondissant en sauts impétueux, il l’élevait dans les airs, l’âne détonnait, le moine criait, le diable ricanait. Pour jouir des tourmens de sa victime, le démon fit volte face, et chevaucha à reculons ; alors