Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 2.djvu/14

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de quelques rasades dont il régala l’Iman.

J’eus une sœur, ajouta-t-il, je l’élevais pour les missions ; hélas ! elle est perdue pour elles et pour moi ; je lui prouvai, au moyen d’une bouteille de Chypre, la vérité du mystère le plus admirable ; je vous prouve à vous, au moyen d’une autre bouteille, la suprématie du Saint-Père sur le Mufti. Oui, mon frère, lequel vaut mieux, l’eau saumâtre des déserts que les chameaux brûlans n’acceptent qu’avec répugnance, ou cette douce liqueur dont les saints même feraient leur délice ? Choisissez entre le Pape et le Mufti : l’un vous donne l’eau du désert, et l’autre le jus de Noé ; choisissez !… Je choisis, s’écria l’Iman, la douce liqueur des saints, le jus de Noé, je choisis la bouteille !… Ergo, tu es à nous, répondit le Renégat ! Alleluia ! Te voilà converti ; je te reçois au nom