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Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 2.djvu/145

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habits déchirés, ses yeux en pleurs ; son innocence et ses charmes, la faisaient ressembler à la chaste femme de Joseph, vierge et mère ; et maintenant, à son approche, on détourne la tête, en poussant des cris d’effroi. Les guerriers les plus courageux précipitent leur marche, la pitié même fuit, et c’est dans la fange des rues qu’elle est obligée de ramasser les alimens qu’on lui jette de loin. Laurette avait horreur d’elle-même, elle eût mis un terme à sa vie si elle avait pu cesser d’aimer ; mais plus son fils était misérable, plus son cœur s’y attachait.

Abandonnée des hommes, elle se souvint de son Dieu ; les miracles les plus éclatans attestaient sa puissance et sa miséricorde, sur le Calvaire, aux bords du Jourdain, partout où le Sauveur avait imprimé jadis la trace divine de ses pas. Elle suivit donc la foule des malades ;