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Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 2.djvu/20

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ront, soit dans les combats, soit dans le voyage, seront mis au nombre des martyrs. » C’est superbe ! s’écria l’apostat ; c’est bien ici la terre promise, on peut s’y livrer à tous ses penchans ; laisser de côté les lois humaines et divines, piller, voler, tuer, pourvu, je pense, que ce soit dans le but de servir la sainte-mère Église et le saint-père le Pape, c’est-à-dire l’Éternel, et en vivant ainsi l’on va tout droit s’asseoir à côté de l’Agneau. Je reconnais l’œuvre du vicaire céleste ; mais, pour achever de me convaincre de la vérité de cette œuvre apostolique, dites-moi, que doit-on faire des Sarrazins, des philosophes et des hérétiques ? Qu’on les extermine, répondit-elle avec enthousiasme : c’est cela, c’est bien cela, cria le renégat hors de lui ; du sang ! du sang ! le sang hérétique, infidèle, schismatique, philosophe, sarrazin, asiatique, africain, européen ; le sang de tout ce qui ne pense