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Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 2.djvu/201

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assiégés dans leur dernier asile, et délivrés enfin par des excommuniés[1]. J’ai vu les empereurs opposer l’autel à l’autel, les Papes aux Papes, par conséquent Dieu à Dieu. J’ai vu l’assassinat, le brigandage, l’imposture, la trahison, l’incendie et le poison, employés par les deux partis ; j’ai vu les familles divisées, les enfans armés contre les pères ; j’ai vu d’indignes Lévites quitter la retraite et l’autel pour l’intrigue, l’encensoir pour le glaive ; et souillés de sang et de débauche, se servir de l’Évangile, ce code divin de toutes les vertus ; pour autoriser tous les crimes, pour courber les peuples, qu’il appelle à la liberté, sous le joug honteux de l’ignorance et de la sottise, des vices des mauvais prêtres, et des caprices des grands.

Tels sont les temps où nous vivons ; et peut-être osera-t-on les présenter aux

  1. Les Normands, vainqueurs de la Sicile. (1076).